Apprentissage de la vie
Il est arrivé un jour dans ma vie quand j’avais 24 ans et j’ai eu le coup de foudre. C’était un très bel homme, avec beaucoup de charisme et lorsqu’il rentrait dans une pièce, on ne voyait que lui.
À cette époque j’étais fragile, en manque d’amour, tellement sûre que l’autre pourrait combler ce vide immense qu’il y avait en moi. J’étais flattée que cet homme, représentant mon idéal masculin, s’intéresse à moi.
Pourtant à plusieurs reprises cette petite voix au fond de moi, mon âme, me lançait de grands signaux d'avertissement que je n’ai absolument pas voulu écouter. J’étais persuadée que j’avais trouvé mon beau prince charmant, celui qui allait me sauver et me remplir d’amour.
J’ai persisté pendant 15 longues années. Des années pendant lesquelles j’ai accepté des paroles blessantes, des comportements insidieux qui diminuaient progressivement mon estime de moi. J’ai aussi subi des disputes terribles, parsemées de coups que je rendais, car je ne me laissais pas faire. Peut-être pour me donner l’illusion que je maîtrisais tout de même la situation.
J’ai eu l'intention plusieurs fois de le quitter mais j’avais cette peur au ventre de me retrouver seule. J’avais l’impression que je ne serais capable de rien sans lui et le peu d’estime de moi que j’avais, m'empêchait à chaque fois de franchir ce pas salutaire.
Jusqu’au jour où il y a eu cette fois de trop, où j’ai vu dans ses yeux cette haine terrifiante, où j' ai eu le pressentiment que cette fois-ci, je ne devais pas répondre. Car si je bougeais ne serait-ce que d’un cil, la sentence risquait d'être mortelle. Alors j’ai laissé faire. Laisser pleuvoir les coups sur mon visage, laissé en priant qu’il arrêterait à temps, avant qu’il ne soit trop tard…
J’ai eu la chance de m’en sortir ce jour-là, mais pour bien d'autres cela n’a pas été le cas. J’ai évidemment compris lors de cet événement que ce n’était plus possible, que ma relation était toxique et dangereuse. Mais il m'aura fallu encore six longs mois pour lâcher, accepter et remettre en question tout ce que j’avais mis en place avec cet homme.
Comprendre que ce n’était pas un homme qui me méritait, un homme qui avait de gros problèmes à résoudre et que j’avais aussi les miens.
Cela n’a pas été facile de se reconstruire. Il y a eu toute une phase d'introspection, de colère, de tristesse, chercher pourquoi on a vécu cette expérience et constater que finalement la réponse est évidente : on ne s’aime pas.
Lorsqu'on s’aime vraiment on ne tombe pas dans ce piège, on n’attire pas ce genre de personne. Il faut admettre à ce moment notre part de responsabilité inconsciente dans cette histoire, sans pour autant culpabiliser. Réaliser que l’on a été dans le déni et que l’on a accepté l’inacceptable.
Ensuite arrive l’étape du pardon qui est indispensable. Le pardon à soi, pour le mal que l’on s'est infligé et le pardon à l’autre pour le mal qu’il nous a fait. Car ce n’est pas toujours entendable, mais lui aussi souffre sûrement d’un manque d’amour.
Cette phase est la plus difficile ! C’est souvent plus logique pour nous d’avoir de la colère et de la rancœur, mais heureusement pardonner amène une grande sérénité et la paix intérieure. J’ai fait ce choix du pardon, j’ai fait ce choix de comprendre, j’ai fait ce choix de déposer mes souffrances. Et j’ai pu faire ce processus grâce au Reiki. Je remercie l’univers de l’avoir placé sur mon chemin !
La vie n’est pas un long fleuve tranquille, elle est faite d'expériences qui ne sont pas toujours faciles à vivre. Mais dites-vous que tout est toujours possible. Même dans nos jours les plus sombres il peut y avoir une lueur d'espoir. Tout change à chaque instant, une phase sombre peut devenir un jour, lumineuse.
Géraldine LAFFONT-DEBEAUX.
